Point de situation IA #3 du 29/08/2024
Au début de l’été, Google, une des sociétés américaines pionnières en matière d’IA, a publié un rapport environnemental annuel qui s’attardait particulièrement sur l’impact environnemental de l’IA. Ce dernier a fait l’effet d’un choc car c’est la première fois qu’un acteur de cette taille l’admet : l’IA est un facteur majeur de l’augmentation de ses impacts environnementaux (+48% d’émissions CO2 entre 2019 et 2023 notamment) et rend son objectif initial de réduction et compensation des émissions CO2 pour atteindre un équilibre annuel difficile à atteindre.
Il s’agit d’un choc mais certainement pas une surprise : néanmoins si aujourd’hui Google concède être en difficulté face à ce bilan, c’est que le sujet des impacts du numérique n’est plus une affaire de militants mais concerne toutes les organisations. Voici quelques conclusions que l’on peut tirer de la publication de Google – attention, je risque d’enfoncer des portes ouvertes :
L’IA n’échappe pas aux effets rebonds
Google fait partie des acteurs de pointe en termes d’efficacité de ses centres de données (principalement l’optimisation des consommations en électricité et eau) et a pourtant vu ses consommations et impacts environnementaux exploser.
Le technosolutionnisme face au changement climatique ne fonctionne pas avec l’IA
N’ayant pas la prétention de pouvoir un jour disposer d’autant de compétences techniques de pointe en matière d’IA que Google, je pense qu’il est légitime d’affirmer qu’aucune autre organisation qui place l’IA comme une des principales solutions et priorités pour la lutte contre le changement climatique ne réussira là où Google a échoué.
Certains outils d’IA sont néanmoins utiles à la lutte contre le réchauffement climatique
Google mentionne notamment l’optimisation des chaînes de transport, l’amélioration des prédictions d’inondations et l’optimisation de la gestion des feux de signalisation. On pourra néanmoins regretter qu’aucun des cas d’usage mentionné dans le rapport ne relève de la sobriété ou de l’accompagnement du changement des pratiques de consommation des organisations comme des individus. Google reste une entreprise qui vend de la publicité.
Les planètes s’alignent pour les projets d’IA responsable, et un nouvel hiver de l’IA pourrait menacer les autres
Suite à tous les investissements fléchés vers l’IA, les projets permettant des réductions réelles des différents impacts tout au long du cycle de vie d’une activité restent des perles rares et seront essentiels pour répondre à toutes les promesses et rêves que ce domaine technologique suscite. Le manque de retour sur investissement et le lourd fardeau de ses impacts pourrait-il finir par enclencher un nouvel hiver de l’IA ?
Posez-vous la question : êtes-vous capable de citer rapidement 5 cas d’usage d’IA ayant dépassé le cadre d’expérimentation et prouvé leur bilan positif en matière d’atténuation du changement climatique ?
Nous sommes nombreux à porter une vision alternative pour le développement du numérique dans notre société, dans un courant encore minoritaire et étranger à la plupart des déploiements du numérique dans les organisations. Cependant, peut-on encore qualifier d’alternative la vision d’un numérique responsable quand Google admet que la sienne risque de ne pas l’être ?
Au sein de The Swarm Initiative, nous travaillons déjà depuis plusieurs années pour l’émergence de projets d’IA responsable et la transition de nos clients vers le numérique responsable. Forts de compétences en informatique, sciences des données et sciences de gestion, nous choisissons avec soin les labels et référentiels les plus rigoureux pour récompenser les transformations effectuées par nos clients. N’hésitez pas à nous contacter pour toute question relative aux opportunités et limites présentées par ces nouvelles technologies.
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Sources : BBC – Rapport environnemental 2024 de Google – Hivers de l’IA (Wikipédia)